Pour titiller au boulot une personne ne jurant que par les process, je lui ai sorti une analogie que je trouve assez funny.
Le second principe de la thermodynamique, à travers les notions d’enthalpie et d’entropie, dit que dans un système fermé la quantité de désordre (entropie) ne peut varier que de manière strictement croissante. Donc la traduction au niveau management cela donne « plus tu essayes d’organiser les choses plus tu participes au bordel ambiant ».
En fait ma vision du management est une approche assez « zen ». J’utilise assez souvent l’analogie de la marche d’une entreprise avec la marche humaine, une suite de déséquilibres et d’équilibres. (Dans « la maison des mères » l’expression utilisée est « un navire qui flotte tangue »). Spontanément une organisation un système quelconque aura tendance à se stabiliser à un équilibre, qui correspond à un niveau de minimum local d’énergie.
Le rôle du manager c’est de donner la petite impulsion pour quitter cet équilibre et de laisser le système trouver un autre niveau d’équilibre local. Tout son art c’est de donner l’impulsion qui convient pour amener le système à aller dans la direction voulue.
Cette notion philosophiquement très proche du Zen se heurte à la culture cartésienne du management français où au contraire on sur-valorise l’action, mais finalement très peu le résultat.
Pour pousser le trait le summum du management à la française c’est le sarkosisme, on lance toujours quelque chose de neuf pour oublier de faire le bilan de ce qui a ou n’a pas marché, l’agitation perpétuelle élevée en mode de fonctionnement.
L’autre gros défaut du management à la française est de considérer le tout comme étant une suite d’élément et d’imaginer que l’on peut agir sur un élément sans avoir d’impact sur le tout. J’aurai pu constater de nombreuse fois qu’une optimisation locale peut avoir un impact catastrophique sur le fonctionnement globale de la chaîne.
« plus tu essayes d’organiser les choses plus tu participes au bordel ambiant »